A lire… pour se forger un avis… et puis l’oublier pour continuer comme avant :
Article initialement publié sur https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-sciences/20160519.RUE2928/je-ne-publierai-plus-jamais-dans-une-revue-scientifique.html
« Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique »
Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur et blogueur renommé, explique pourquoi le système des revues scientifiques – depuis l’évaluation par les pairs jusqu’aux abonnements exorbitants – va à l’encontre du travail scientifique et de sa diffusion au plus grand nombre.
Enseignant-chercheur, je ne publie plus que vraiment très occasionnellement dans des revues scientifiques. Et ce pour plusieurs raisons.
Monde de dingue
D’abord le modèle économique de l’oligopole (voire du quasi monopole dans le cas des SHS), qui gère aujourd’hui la diffusion des connaissances au travers de revues, est celui d’une prédation atteignant des niveaux de cynisme (et de rente) de plus en plus hallucinants.
A tel point que de plus en plus d’universités préfèrent carrément renoncer à l’ensemble de leurs abonnements chez Springer ou Elsevier. La dernière en date est celle de Montréal.
Cette situation est hallucinante et ubuesque :
- Hallucinante tant les tarifs d’Elsevier (ou de Springer) et les modalités d’accès proposées relèvent du grand banditisme et de l’extorsion de fonds.
- Ubuesque car nous sommes dans une situation où des universités doivent renoncer, j’ai bien dit renoncer, à accéder à des revues scientifiques. Monde de dingue.
Un peu comme si des agriculteurs devaient renoncer à certaines graines et semences du fait des pratiques de certaines firmes agro-alimentaires. Monde de dingue au carré.
D’autant qu’on sait que dans ce choix extrêmement délicat effectué par l’université de Montréal, l’existence de Sci-Hub, (site « illégal » dont je vous reparlerai un peu plus tard dans ce billet), pourrait avoir largement pesé dans la balance.
Parce que c’est ahurissant mais c’est ainsi, pour faire de la recherche scientifique aujourd’hui en France (et ailleurs dans le monde), il faut nécessairement passer par des bibliothèques clandestines (Shadows Libraries).
Ensuite les « éditeurs » desdites revues ont arrêté depuis bien longtemps de produire le travail éditorial qui justifiait le coût et l’intérêt desdites revues : ils se contentent le plus souvent d’apposer leur « marque », toutes les vérifications scientifiques (sur le fond) sont effectuées gratuitement par d’autres chercheurs, et les auteurs eux-mêmes se coltinent l’application de feuilles de style la plupart du temps imbitables.
Un système totalement biaisé
Alors bien sûr vous allez me dire que l’intérêt des publications scientifiques dans des revues c’est que des « pairs », d’autres universitaires, vérifient que l’on ne raconte pas de bêtises. Et moi je vais vous répondre en un mot comme en 100 : B-U-L-L-S-H-I-T. Total Bullshit. Hashtag Total Bullshit même.
Bien sûr que l’évaluation par les pairs c’est important. Sauf que même à l’époque où je publiais encore régulièrement dans des revues soumises à l’évaluation par les pairs, (et en l’occurrence « soumises » n’est pas un vain mot), ladite évaluation de mes pairs se résumait neuf fois sur dix à m’indiquer :
- Que je n’avais pas, ou insuffisamment, cité les travaux de tel ou tel mandarin (ou de l’évaluateur lui-même…).
- Que c’était très intéressant mais que le terme « jargon 1 » prenait insuffisamment en compte les travaux se rapportant au terme « Jargon 2 ». Jamais, je dis bien jamais aucun débat scientifique, aucune idée neuve, aucune confrontation d’idée, juste une relecture tiédasse.
- Que ce serait mieux si je changeais cette virgule par un point-virgule.
Mais nonobstant, c’est vrai que la vraie évaluation par les pairs c’est important. Sauf que JAMAIS AUCUN CHERCHEUR NE S’AMUSERA A PUBLIER DES CONNERIES juste pour voir si ses pairs s’en rendront compte ou pas.
Parce que, d’abord, en général, les chercheurs sont plutôt des gens instruits, relativement compétents, et relativement soucieux de contribuer à l’avancée des connaissances.
Et aussi parce que SI TU PUBLIES UN ARTICLE AVEC DES CONNERIES SCIENTIFIQUES OU DES METHODOLOGIES FOIREUSES ben tu te fais immédiatement aligner et ta carrière est finie. Sauf bien sûr si c’est pour faire une blague ; -)
Des revues lues par personne
Alors soyons clair, nul n’est heureusement infaillible et, à moi aussi, il m’est arrivé de publier des articles sur mon blog de chercheur contenant sinon des conneries, en tout cas quelques inexactitudes ou imprécisions.
Lesquelles m’ont été immédiatement signalées de manière tout à fait constructive par les lecteurs dudit blog, qui sont loin d’être tous des scientifiques-chercheurs-universitaires.
Bref le syndrome Wikipédia. Oui il y a des erreurs dans Wikipédia, mais non il n’y en a pas plus que dans les encyclopédies classiques, et oui, à la différence des encyclopédies classiques, elles sont presque immédiatement signalées et corrigées.
Parce que ces putains de revues scientifiques ne sont lues par personne !
Ai-je besoin de développer ? Des milliards (oui oui) d’euros de budget par an versés à quelques grands groupes que je n’ose même plus qualifier « d’éditoriaux » et un lectorat proportionnellement équivalent à celui du bulletin paroissial de Mouilleron Le Captif (au demeurant charmante bourgade de Vendée avec un patronyme trop choupinou).
Ça n’est pas notre métier
Celle qui surclasse toutes les autres. La vraie raison c’est que notre putain de métier n’est pas d’écrire des articles scientifiques et de remplir des dossiers de demande de subvention qui nous seront refusés plus de trois fois sur quatre (chiffres officiels de l’AERES).
Notre putain de métier c’est d’enseigner, de produire des connaissances scientifiques permettant de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons ET DE PARTAGER CES PUTAINS DE CONNAISSANCES AVEC LES GENS. Pas JUSTE avec nos gentils étudiants ou JUSTE avec nos charmants collègues, AVEC LES GENS.
Notre putain de métier ce n’est pas d’attendre deux putains d’années que d’improbables pairs qui auraient par ailleurs bien mieux à faire – de la recherche ou des cours – aient bien constaté que nous n’écrivions pas n’importe quoi pour nous donner, au bout de deux ans, la permission de voir nos écrits diffusés avec un niveau de confidentialité qui rendrait jaloux les banques suisses et avec un coût d’accès qui … rendrait aussi jaloux les banques suisses.
Parce qu’il y’a ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent
Et que ceux qui creusent, on les connaît. A commencer par les présidents d’université auxquels j’avais déjà par le passé témoigné de toute mon admiration pour le côté visionnaire de leur immobilisme.
Sans oublier bien sûr tous mes charmants collègues qui, à force de « c’est trop compliqué », « j’ai pas le temps », et autres « c’est pas la priorité » ou « les éditeurs de revues ne veulent pas », ne déposent même pas la version auteur de leurs articles dans des archives ouvertes, et qui mettent donc une hallucinante énergie mortifère à creuser leur propre tombe (ça c’est leur problème) mais hélas, aussi et surtout, la tombe de la diffusion des connaissances et de l’accès aux savoirs.
Parce que tant qu’il y aura des couilles éditoriales en or, y’aura des lames d’Open Access en acier
Je vous avais déjà parlé d’Alexandra Elbakyan. S’il y avait un Panthéon des militants de l’accès aux connaissances scientifiques (et du courage scientifique du même coup), elle siègerait aux côtés d’Aaron Swartz.
Cette femme a créé le site Sci-Hub qui est tout simplement à l’heure actuelle la plus grosse bibliothèque scientifique clandestine du Web, plus de 50 millions d’articles scientifiques, et dont la controverse qu’il suscite ne va pas assez loin.
Bien sûr Elsevier lui colle un procès, bien sûr diverses manipulations plus ou moins légales tentent de faire disparaître ce site, qui heureusement, résiste et résiste encore. Pour s’y connecter actuellement, si l’adresse sci-hub.cc ne répond pas, tentez sci-hub.ac ou carrément l’IP 31.184.194.81 : -)
Open Access Guerilla Manifesto
Parce que ces requins du grand banditisme éditorial sont partout et qu’ils ont bien compris d’où venait le danger. A tel point que l’on apprenait il y a quelques jours qu’Elsevier ,(encore…), avait réussi à racheter une archive ouverte en sciences sociales (et pas l’une des moindres… SSRN). Carrément.
Alors figurez-vous que y’a pas que Martin Luther King qui fait des rêves. Moi aussi j’ai fait un rêve.
- J’ai rêvé que les acteurs publics de la recherche publique (l’Etat, les universités, les présidents d’université, les enseignants-chercheurs, les bibliothèques universitaires) lisaient, adhéraient et appliquaient à la lettre le manifeste pour une guerilla de l’Open Access d’Aaron Swartz.
- J’ai rêvé que plus un centime d’argent public ne soit versé à ces escrocs mais que la totalité dudit argent public soit consacré à développer, construire et soutenir des initiatives comme Sci-Hub ou toute autre forme d’archive ouverte ou de libre accès, que ces initiatives soient légales ou illégales.
- J’ai rêvé que des gens qui disposent majoritairement d’un bac+8 soient capables de comprendre et d’entendre que le fruit de leur travail (de recherche), que leur rôle dans la société (faire avancer les connaissances et mettre ces connaissances à disposition du public), que tout cela était non seulement menacé, mais en train d’être entièrement détruit depuis déjà des dizaines d’années par un système devenu totalement dingue et atteignant un niveau de cynisme ahurissant et piloté par quelques grands groupes qui osent encore se dire « éditoriaux » quand la réalité de leurs pratiques les constitue en autant de mafias.
- J’ai rêvé que des gens qui disposent d’un bac+8, d’un salaire confortable, et d’un temps de cerveau disponible non-entièrement dédié à Coca-Cola, soient capables d’entendre et de comprendre que pour des populations entières sur cette planète, que pour des millions de personnes souffrantes, malades, exploitées ou tout simplement… curieuses, la privatisation des connaissances était littéralement, je dis bien littéralement, mortifère.
Et comme depuis plus de 15 ans que je fais ce rêve, je me suis réveillé avec une putain de gueule de bois, à peine atténuée par la récente médaille d’or de l’innovation attribuée à Marin Dacos.
Bon et là vous vous dites : « ok il est énervé », « ok c’est réjouissant », mais « ok il exagère »
Parce que vous me connaissez hein. Pondéré. Pas sanguin pour deux sous. Raisonnable au-delà des attendus du devoir de réserve. La faconde de la grande muette à moi tout seul. Donc devinette.
Qui a écrit :
« Les éditeurs et les scientifiques insistent sur l’importance cruciale de l’évaluation par les pairs. Nous la dépeignons au public comme si c’était un processus quasi-sacré qui aide à faire de la science notre accès le plus objectif à la vérité. Mais nous savons que le système d’évaluation par les pairs est biaisé, injuste, non fiable, incomplet, facilement truqué, souvent insultant, souvent ignare, parfois bête, et souvent erroné. »
Un punk à chien ? Non, le rédacteur en chef de la revue « The Lancet ».
Qui a écrit :
« Nous avons peu de données quant à l’efficacité réelle du processus, mais nous avons la preuve de ses défauts. En plus d’être peu efficace pour la détection de défauts graves et presque inutile pour la détection des fraudes, il est lent, coûteux, distrait le chercheur de son laboratoire, est très subjectif, tient de la loterie, et peut facilement abuser. Vous soumettez une étude pour un journal. Elle entre dans un système qui est en fait une boîte noire, puis une réponse plus ou moins justifiée sort à l’autre extrémité. La boîte noire est comme la roulette, et les profits et pertes peuvent être grands. Pour un universitaire, une publication dans un journal important comme Nature ou Cell équivaut à toucher le jackpot. »
Un marxiste léniniste ? Non, Richard Smith du Journal of Royal Society of Medicine.
Qui a écrit : qu’il n’enverrait plus jamais d’articles à des revues comme « Nature, Science ou Cell dans la mesure où ces revues à comité de relecture faussent le processus scientifique, et constituent une tyrannie qui doit être brisée. »
Un agitateur anarcho-autonome ? Le prix nobel de médecine 2016.
Résultat en libre accès
Du coup, je me sens un peu moins seul, et pas uniquement du fait de ma schizophrénie. Donc non, je ne publierai plus jamais dans des « revues scientifiques », (et s’il m’arrive de le faire une ou deux fois à titre exceptionnel pour des gens que j’estime intellectuellement ou amicalement, la version intégrale – pas juste la version « auteur » – sera toujours disponible sur ce blog et dans une ou plusieurs archives ouvertes). Et s’il faut pour cela être dans « l’illégalité », j’y serai plutôt deux fois qu’une, et ce ne sera pas la première fois…
Je ne publierai plus jamais dans des revues scientifiques qui ne me permettent pas de mettre simultanément en libre accès le résultat de ma recherche. Et j’espère sincèrement que nous serons de plus en plus nombreux à le faire.
Dix ans de perdus ?
Il y a à peine plus de dix ans, le 15 mars 2005 très précisément, un autre universitaire avait pris un tel engagement. Celui de « ne plus jamais publier dans des revues scientifiques qui ne me permette pas au minimum les libertés d’une licence Creative Commons Attribution NonCommercial. »
Ce type, c’était Lawrence Lessig. Sur son blog. Lawrence Lessig. Le même qui, lors de l’enterrement d’Aaron Swartz après son suicide, prononçait avec une immense peine ces quelques mots, le 12 Janvier 2013 :
« Mais quiconque affirme qu’il y a de l’argent à faire avec un stock d’articles scientifiques est soit un idiot, soit un menteur. »
Dix ans plus tard je vais m’autoriser à aller un peu plus loin : quiconque affirme aujourd’hui qu’en acceptant de publier dans des revues scientifiques sans systématiquement déposer son texte dans une archive ouverte et/ou avec une licence d’attribution non-commerciale, ignore, ou feint d’ignorer, sa part de responsabilité dans la situation catastrophique de privatisation de la connaissance que mettent en œuvre quelques grands groupes éditoriaux à l’échelle de la planète. Celui-là est à la fois un idiot, un menteur et surtout un irresponsable.
Alors je ne publierai plus jamais d’articles dans des revues scientifiques. Et je continuerai de m’opposer, de manière légale ou illégale, à toute forme de privatisation de la connaissance. Et vous ?
Avec humour et sans complètement tomber dans la caricature extrême, cette infographie met en lumière le travail protéiforme des chercheurs & enseignants-chercheurs, ces hybrides qui naviguent entre laboratoires et amphithéâtres. Plombés par des tâches administratives… il faut dire qu’ils sont bien aidés par du personnel administratif parfois un peu mono-tâche (à café) soucieux de faire coller son volume horaire pratique à la théorie, les chercheurs et enseignants-chercheurs sont les rares personnes à devoir chercher leur propre budget pour répondre à l’injonction d’accroître le corpus de connaissances, en étant tour à tour : évalués, évaluateur, éditeur, vulgarisateur, secrétaire, encadrant de stagiaire de thésards, professeur, RH…
Tout ceci m’a remis en mémoire, ce dessin de Charb issu des cahiers pédagogiques…
Voici une illustration, sous forme d’une caricature, de l’évolution des injonctions ressenties par les chercheurs académiques… la course à l’excellence et la quête du facteur d’impact comme ligne d’horizon.
Voici une infographie tirée du Monde Science et Techno du 23/05/2017. Celle-ci a été permise grâce au numéro ORCID qui permet d’identifier, de façon non ambiguë tout chercheur contributeur d’une publication scientifique. Selon l’Open Researcher and Contributor ID, « ORCID est une organisation à but non lucratif qui a pour objectif d’aider à créer un monde dans lequel tous les intervenants dans les domaines de la recherche, de l’université et de l’innovation sont identifiés de manière unique et sont reliés à leurs contributions et à leurs affiliations, au-delà des limites des disciplines, des frontières et des époques. » Concernant les migrations de chercheurs, l’Union Européenne et les Etat-Unis restent attractifs. En France, un cinquième des chercheurs ayant obtenu leur diplôme sur le territoire, émigre, ce qui est plutôt beaucoup… une question peut se poser : est ce que la proportion de chercheurs quittant leur pays d’obtention de doctorat ne serait pas inversement proportionnelle à l’intérêt de ce pays pour sa propre recherche scientifique…?
Ce « marqueur » – le taux d’émigration des chercheurs diplômés du pays qu’ils quittent- peut, en même temps, être lié à une bonne santé d’un système éducatif et de formation.
En effet, plus les étudiants diplômés seront perçus comme bien formés plus ils auront de facilités à le quitter, attirés par des pays dont la recherche est plus dynamique (entendons par là des pays rémunérant mieux, offrant de meilleurs capacités d’accueil) que celui dans lequel ils ont obtenu leur diplôme. En définitive, cette proportion, ce marqueur peuvent en quelque sorte être liés à une distorsion entre deux capacités pour un pays : celui de former et celui de réaliser une recherche de haut niveau permettant de garder les chercheurs que ce même pays a formé.
Dans sa lettre d’opinion du 8 mai 2017, Declan Butler, journaliste à Nature, relaie le soulagement des scientifiques français qui se félicitent d’avoir échappé à une vague populiste synonyme de renfermement du pays. Rappelons qu’un grand nombre de scientifiques avaient appelé à voter contre Marine Le Pen, engagement plutôt rare, devoir de réserve oblige.
Il faut dire que notre élection présidentielle arrivait dans un contexte très particulier, après le Brexit, après l’élection de Donald Trump, le tout sur une montée internationale des populistes et d’un euroscepticisme confinant souvent à l’europhobie caractérisée.
Après l’arrivée de Donald Trump, dans le bureau ovale, les scientifiques américains ont observé, avec désolation les coupes de 5,8 milliards $ du NIH (18 % de baisse par rapport au budget de 2017) pendant que le budget de la défense gonflait plus encore. Même si le Congrès aura son mot à dire et pondérera certainement les fougues anti-sciences du locataire de la maison blanche, le signal était fort d’un Trump vs Science, Trump n’aime pas la science et cette dernière le lui rend bien.
L’élection du 45ème président américain a engendré un mouvement March For Science que nous avons traduit en France par la « Marche pour la Science… » Il s’agissait d’aller vite, puisque beaucoup de scientifiques ont été touchés par la distorsion du réel et de la vérité, conséquence de tweets intempestifs d’un président nouvellement élu. Robert N. Proctor, historien des sciences à l’Université de Stanford, a déclaré que le March for Science était « sans précédent en termes d’échelle et d’ampleur au niveau de la communauté scientifique impliquée » [cette mobilisation s’est implantée dans] « une perception plus large d’une attaque massive contre les notions de vérité qui sont sacrées pour la communauté scientifique ».
Cette marche-là n’aura suscité que peu d’intérêt et de relais médiatique dans une France en voie d’élire son président. Les deux éléments à la racine de la mobilisation mondiale en faveur de la recherche scientifique ont eu comme épicentre:
- Le dénigrement de Donald qui traite de « fake news » tout fait scientifique allant contre des intérêts privés, économiques. Ainsi, il annonce la relance de l’industrie carbonée en traitant de mensonger tout argumentaire scientifique démontrant que la Terre se réchauffe du fait de l’activité humaine.
- La concrétisation de son projet de déshabiller la recherche (avec elle la santé et l’éducation) pour habiller l’armée… une caricature qui subit très bien l’épreuve des faits.
Le pouvoir de la vérité, contre la vérité du pouvoir…
Ce contexte permet de comprendre cette lettre de Nature expliquant que les scientifiques français se sont sentis soulagés, même s’ils n’ont pas eu réellement peur d’une arrivée à la tête du pouvoir exécutif d’un Trump français. Ils anticipent plus sur le résultat des élections législatives. En effet, derrière le soulagement, il y a cette peur que les valeurs de progrès, d’humanisme puissent être fragiles, en démocratie, face à la montée du populisme.
Vous pourrez accéder à la lettre, du 08 Mai 2017, en usant de votre souris ci-dessous :
Nous sommes soulagés, certains un peu plus arguant, certainement à juste titre, qu’Emmanuel Macron est un fervent promoteur de l’innovation. Au-delà de ce soulagement, la lettre de Nature conclut par une touche d’espoir et de fierté : « la victoire de Macron fournit de l’espoir, disent les scientifiques. « Avec tout ce que nous avons vu dans le monde récemment, depuis l’élection de Trump, jusqu’au Brexit et la montée de l’extrémisme en Europe, pour la première fois, nous avons un fort mouvement opposé à cela », explique Édouard Brézin, physicien émérite à la École Normale Supérieure à Paris et ancien président du CNRS. « Je suis heureux que ce mouvement vienne de la France… »«
Les candidats, au sujet de la recherche scientifique, peuvent paraître aphones durant cette campagne, le sujet n’étant pas un point central des débats. Pour corriger cela, l’AEF, l’agence d’informations spécialisées, propose un comparateur de programmes permettant de mettre en évidence les points d’achoppement et divergence des principaux candidats à la présidentielle de 2017.
http://www.aef.info/modules/comparateur/5
Vous pouvez tout aussi bien lire cet article en sur le site du Monde : http://www.lemonde.fr/sciences/. Il s’agit du point de vue proposé par Guillaume Miquelard-Garnier, cofondateur du think-tank l’Alambic et maître de conférences au CNAM.
Les grandes questions médiatiques du moment concernant l’enseignement supérieur et la recherche, qu’il s’agisse par exemple du campus Paris-Saclay, des partenariats public-privé à l’université, ou des MOOCs [Massive Open Online Courses, cours en ligne ouverts et massifs], laissent souvent de côté une problématique pourtant essentielle : quelle politique de recrutement à court ou moyen terme envisage-t-on pour la recherche académique française, et subséquemment, qui pour faire la recherche en France ?
Historiquement, le système français était plutôt fondé sur des crédits dits récurrents (attribués directement aux laboratoires et répartis ensuite entre chercheurs). Le fonctionnement typique d’un laboratoire était un assemblage de petites équipes « pyramidales » de permanents (un chercheur senior, deux ou trois chercheurs junior) avec un recrutement plutôt jeune, et donc relativement peu d’étudiants ou de chercheurs « précaires » (attaché temporaire d’enseignement et de recherche, post-doctorants…).
Si l’on préfère, le fonctionnement se faisait avec un ratio permanents/non-permanents élevé. Dans ce système, le chercheur junior est celui qui est en charge de faire la recherche au quotidien, d’obtenir les résultats et d’encadrer de près, avant de, plus expérimenté, migrer vers des activités de mentorat scientifique de l’équipe (rôle du chercheur senior).
Ce fonctionnement était à l’opposé de celui, par exemple, des Etats-Unis. La recherche y est financée exclusivement ou très majoritairement sur projet, c’est-à-dire par « appels d’offres » ou « appels à projets ». Les chercheurs, principalement à titre individuel, décrivent leurs idées sous forme de projets à des agences gouvernementales ou des industriels, une sélection étant ensuite effectuée par des panels d’experts et l’argent réparti en fonction de ces choix.
Dans ce système, il y a peu de permanents, beaucoup de non-permanents recrutés sur les budgets issus des appels à projets pour la durée de ceux-ci, et un fonctionnement « individuel » (chaque chercheur, junior ou senior, gère son propre groupe de doctorants et post-doctorants, en fonction de son budget). Le chercheur est, dès son recrutement (aux USA, la tenure track), un chef de groupe-chef de projets, dont le rôle est de définir les grandes orientations intellectuelles, de trouverles financements, de les répartir et de recruter. La recherche proprement dite est alors très majoritairement effectuée par les non-permanents.
SITUATION ALARMANTE
Il n’est pas, ici, question de débattre des avantages et inconvénients des deux systèmes. Le premier favorise le mandarinat et un système de « rente scientifique » quand le second amène une tendance à l’effet Matthieu (6 % des chercheurs américains monopolisent 28 % des financements) et mise beaucoup pour le recrutement des précaires sur un fort attrait des pays asiatiques qui n’est peut-être pas éternel.
Toutefois, il faut constater que, depuis une quinzaine d’années au moins, et encore plus depuis la mise en place de l’Agence nationale de la recherche (ANR) en 2005 et les réformes engagées par Valérie Pécresse et poursuivies jusqu’à aujourd’hui, le système français est en mutation.
Les recrutements sont devenus plus tardifs, autour de 33 ans en moyenne pour un maître de conférences ou un chargé de recherches, soit typiquement cinq ou six années après l’obtention de la thèse (pour les sciences dures). Les financements récurrents ont été largement diminués au profit des financements par projet. Les appels à projets, principalement par le biais de l’ANR ou européens, ont développé les recrutements de post-doctorants. Les initiatives pourpromouvoir l’excellence individuelle des chercheurs se sont multipliées (la prime d’excellence scientifique pérennisée même si rebaptisée, les bourses jeunes chercheurs nationales ou européennes sur un modèle de tenure track ou servant à financer un groupe de recherche indépendant).
Or, plus récemment, la révision générale des politiques publiques (RGPP) conduit, malgré l’autonomie des universités, à un effondrement alarmant des recrutements de chercheurs et enseignants-chercheurs permanents à l’université et dans les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST). En trois ans, le CNRS est passé de 400 chercheurs recrutés par an à 300 (soit d’environ 350 à 280 jeunes chercheurs). Cette année, on compte au total 1 430 postes de maîtres de conférences ouverts au concours alors qu’il y en avait encore 1 700 il y a deux ans et 2 000 il y a cinq ans. Cette situation a conduit le conseil scientifique du CNRS à s’alarmer récemment, et ne devrait pas s’améliorer à la suite des énormes problèmes financiers de bon nombre d’universités, dont le symbole est Versailles-Saint-Quentin.
En parallèle, le budget de l’ANR alloué aux projets est passé de plus de 600 millions d’euros en 2010 à moins de 500 actuellement, le nombre de projets financés de 1 300 en 2010 à très certainement moins de 1 000 en 2014.
A cela s’ajoutent les effets liés à la loi Sauvadet de 2012. Cette loi favorisant la titularisation des personnels contractuels après six ans passés dans la fonction publique a jeté un froid dans certains laboratoires et certaines disciplines scientifiques (notamment celles qui recrutaient plutôt à 35 ans qu’à 31…). Les budgets ne permettant que rarement ces « cdisations » non planifiées, les ressources humaines des organismes sont aujourd’hui très craintives et rendent difficile l’embauche d’un post-doctorant dès la quatrième voire la troisième année.
La baisse du budget de l’ANR, censée s’accompagner d’une revalorisation des financements récurrents, a d’ailleurs probablement et principalement servi àfinancer ces titularisations non anticipées dans la mesure où l’argent n’est en tout cas pas arrivé jusqu’aux laboratoires. En lien avec cette loi Sauvadet et cette résorption de la « précarité » dans l’enseignement supérieur et la recherche, on peut également souligner que les règles de l’ANR concernant l’embauche de contractuels ont été rendues plus drastiques : il faut aujourd’hui trois permanents à temps plein sur un projet pour recruter un non-permanent à temps plein pour la durée de celui-ci.
AU MILIEU DU GUÉ
Nous nous trouvons donc aujourd’hui au milieu du gué, et l’on se demande si nous y sommes arrivés de façon réfléchie ou simplement par suite de tiraillements successifs et aléatoires vers les directions opposées prises par ces deux systèmes.
Des financements récurrents qui ont quasiment disparu mais également des financements sur projets qui s’effondrent. Des permanents qui ont de moins en moins de temps à consacrer à la pratique de la recherche pour en passer de plus en plus à la gestion (de projets, de groupes) pour les plus talentueux ou chanceux, et à la lutte pour l’obtention des crédits nécessaires à leur activité pour les autres. Et de moins en moins de docteurs non permanents dans les laboratoires et de plus en plus de difficultés à les financer ou plus simplement à les attirer (puisqu’on ne peut honnêtement plus rien leur promettre et que les salaires proposés ne sont toujours pas compétitifs).
La question se pose alors simplement : qui, en dehors des quelques doctorants passionnés qui pourront encore être financés (et alors que les difficultés d’insertion des docteurs sont toujours récurrentes en France, ce qui est tout sauf une incitation à envisager le doctorat comme un choix de carrière judicieux), fera demain de la recherche dans les laboratoires publics en France ?
Point de vue : LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 05.05.2014 à 17h00 • Mis à jour le 07.05.2014 à 13h57
En guise d’épilogue à nos quelques évocations de l’Agence d’Evaluation de la Recherche dans l’Enseignement Supérieur, voici une copie d‘un article du Monde du 03 janvier 2013 sobrement titré : Fin de vie pour l’Aéres.
L’article évoque l’élément du discours, où au dîner du 20 décembre 2012, à la Conférence des Présidents d’Université, Geneviève Fioraso a scellé définitivement le cercueil de l’Aéres qui agonisait depuis sa naissance. La ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a déclaré à cette occasion : « la simplification des procédures de l’évaluation implique également des mesures législatives. Ajoutant : Je souhaite à cet égard que l’AERES actuelle soit remplacée par une agence nationale entièrement redéfinie à partir des principes d’indépendance, de simplicité de fonctionnement et de procédures ainsi que de légitimité scientifique et de transparence «
Ces propos font suite à la publication, fin septembre 2012, par l’Académie des Sciences, d’un rapport où l’AERES est présentée comme un « machin » bureaucratique et peu efficace, préconisant sa suppression.
Dans cette période de transition, il est difficile d’avoir une visibilité sur les outils qui seront mis en place pour évaluer la recherche scientifique. Il faut dire que l’idée de publier les notes des évaluations a eu l’effet prévisible d’engendrer un statu quo contre-productif pour ce qui est de l’objectif fixé : l’innovation… plus une unité est bien évaluée, mieux elle sera financée, donc mieux elle sera évaluée… Ce type d’évaluation engendre des circonvolutions plus que des innovations.
Sur le portail de l’AERES aucune ligne sur la mort annoncée de l’agence.
L’Aéres en chiffres :
Bilan :
Entre 2007 et 2011, l’Aéres a évalué 3 960 formations, 3 196 unités de recherche, 5 483 équipes de chercheurs, 325 établissements d’enseignementsupérieur et 18 organismes de recherche.
Notations :
Sur les 2 613 unités de recherche auditées entre 2008 et 2011 :
21,5 % ont obtenu la note A + ; 43,6 % la note A ; 28 % B ; et 5,8 % C.
Pour les 3 740 cursus (licences, masters et doctorats), 6 % de A + ; 44 % de A ; 41 % de B et 9 % de C.
Moyens :
5 900 experts (18 % étrangers), un budget de 17 millions d’euros, 170 salariés.
Il est douloureusement fatigant de se rendre compte de l’absence de mémoire Humaine! Cette amnésie collective provoque les mêmes écueils, les mêmes cercueils. « L’Histoire est un éternel recommencement » cette sentence attribuée à Thucydide a beau être un cliché des sujets de philosophie, une partie de la Hongrie a voté pour l’extrême droite (troisième force politique du pays, troisième force politique de notre pays aussi, à en croire les résultats du premier tour de l’élection présidentielle) -cette même extrême droite hongroise se sert de test génétique humain en guise de néo-certificat d’aryanité. C’est ce que relate l’article de Charlotte Chabas du Monde (15 juin 2012) – à lire le test de « pureté génétique » qui choque la Hongrie. Des sociétés privées surfent sur la mode du test génétique, devenu désormais largement accessible pour qui veut (peut) débourser quelques centaines d’euros ou de dollars pour connaître ses origines ethniques (test de 23andme) pour le moins pire ou pour s’assurer, comme c’est le cas ici, de sa non appartenance à un groupe ethnique rejeté par une politique clairement xénophobe et antisémite. Ce certificat hongrois qui émeut une majorité de la classe politique de Budapest est exploité à des fins nauséabondes par sa franche la plus extrême. Un test dont le résultat annonce « Aucune trace génétique d’ancêtres juifs ou roms » peut faire frémir n’importe quel démocrate.
L’Histoire se répète donc, et au gré de l’avancée des connaissances et des technologies, des hommes éditent des certificats d’aryanités phylogénétiques ou encore (à l’inverse) marquent d’une étoile jaune génomique des personnes pour lesquels l’Humain n’est que le fruit de son hérédité biologique. La science raciste qui a justifié par le passé la colonisation, les pogroms, refait surface (avait elle seulement disparu) et on ne peut s’empêcher, en tant que scientifique biologiste, d’exhumer quelques tristes mots de James Watson (co-élaborateur du modèle en double hélice de l’ADN). Le scientifique alors âgé de 79 ans a déclaré dans les colonnes du Sunday Times qu’il était «fondamentalement triste au sujet du devenir de l’Afrique» parce «toute nos politiques sociales sont fondées sur le fait que leur intelligence (celles des Africains, ndlr) est identique aux nôtres (occidentaux, ndlr) alors que tous les tests ne le disent pas vraiment». La science et l’accès à la connaissance n’éloigne pas nécessairement les idées les plus abjectes, à chaque humain sa morale, à chaque scientifique son éthique… mais les partisans de la science avec conscience, celle censée élevée l’âme ne peuvent que s’indigner.
D’un 23andMe, présentant de manière positive l’accès démocratisé à la connaissance de ses origines par le biais d’études GWS (Genome Wide Scan), à un prestataire hongrois cynique s’abritant derrière des notions d’éthique pour diffuser des résultats de tests génétiques de « pureté raciale », l’accès à ce type d’informations peut être sujet à interrogations quant à leurs utilisations (personnelle ou politique). La diffusion de tels tests ouvre une boîte de Pandore; ces tests génétiques (interdits sur notre territoire national) offrent une arme aux pires propagandistes et une information sujette à interprétation et pouvant être manipulée pour le pire rarement pour le meilleur… l’Histoire est un éternel recommencement.
Lors d’une réunion le 21 mai dernier à Lille, Lionel Choplin, responsable du programme chaires industrielles venait présenter les ambitions de l’ANR pour associer le secteur privé –le co-financier et bénéficiaire des fruits de la valorisation de la recherche- et le secteur public –le pourvoyeur de cerveaux (de préférence provenant d’une grande université étrangère) et de structure d’accueil. Vous trouverez la présentation en suivant ce lien.. Ce programme est très largement inspiré du PCI canadien (Professeurs-Chercheurs Industriels) du CRSNG (Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie du Canada) qui « offre » trois types de subventions :
- professeur-chercheur industriel principal pour les chercheurs principaux distingués (subvention renouvelable d’une durée de cinq ans);
- professeur-chercheur industriel agrégé pour les chercheurs en début de carrière qui démontrent un potentiel exceptionnel (subvention renouvelable une fois d’une durée de cinq ans);
- professeur-chercheur industriel cadre pour les professionnels exceptionnels de la recherche et développement (subvention non renouvelable d’une durée de cinq ans).
Dans sa version française, la subvention est clairement destinée aux deux premiers cas mentionnés ci-dessus. Ainsi la relation industriels-organismes de recherche devient plus monodirectionnelle. L’industriel lève des fonds (le ticket d’entrée étant de 600 k€ minimum sur 4 ans), l’ANR abonde d’autant (la stratégie du quitte ou double), la structure d’accueil hébergeant le titulaire de la chaire assure son bon fonctionnement (sachant que l’investissement en gros équipement est limité à 20 % de l’assiette). Le titulaire de la chaire ainsi que la structure d’accueil bénéficient de ce financement, l’industriel, quant à lui, aura un retour en terme d’image, de retombées sous forme de Propriété Intellectuelle et surtout en terme de connaissances sur un sujet qui est censé impacter sa croissance.
Le schéma ci-dessous reprend le positionnement relatif de la chaire industrielle par rapport aux autres programmes de l’ANR.
Par ce type de programmes, l’ANR vise plusieurs objectifs :
– Créer une dynamique à partir d’une offre de compétences et d’expertise en adéquation avec les besoins des acteurs du monde socio-économique
– Organiser les recherches dans une logique d’exploitation des résultats de recherche
– Insuffler au sein de l’établissement d’accueil une dynamique de recrutement de qualité dans un cadre de développement concerté fort
– Permettre un échange en temps réel de technologies et de savoir-faire entre les acteurs publics et privés de la recherche
– Assurer des retombées en termes d’image, résultant de l’accueil d’éminents enseignants-chercheurs au plan international
– Participation des acteurs publics au développement de produits innovants
– Mise en place de modèles économiques construits sur l’économie de la connaissance
Ce programme est comme beaucoup, critiquable, certainement imparfait mais il a le mérite d’afficher la volonté étatique de concilier secteur privé et secteur public, les industriels et les structures d’accueil… dans une relation plus équilibrée que de coutume afin que ces deux acteurs tirent bénéfice de cette relation. Rappelons ici que même aux États-Unis, souvent cités en exemple, les partenariats universités-entreprises restent modestes : 6 % des dépenses réalisées en 1999, au plus fort de la bulle Internet, depuis, cette part est redescendue à 4 %.
Qui sommes nous?
Christophe Audebert [@]
En charge de la plateforme génomique du département recherche et développement de la société Gènes Diffusion .
Renaud Blervaque [@]
Biologiste moléculaire, chargé d'études génomiques.
Gaël Even [@]
Responsable bioinformatique au sein du département recherche et développement de la société Gènes Diffusion.Catégories
- Analyse de données (14)
- Automatisation (5)
- Bioinformatique (27)
- Biologie (56)
- biologie transverse (35)
- Biotechnologie (30)
- Chronique littéraire (8)
- Comparatif (6)
- Diagnostic (8)
- Economie (17)
- Epidemiologie (2)
- Evénement (17)
- Formation (3)
- Gestion de projet (5)
- Grille de calcul (1)
- Intégration (5)
- Logiciels (8)
- Médecine (14)
- politique de la recherche (17)
- Recherche (21)
- Séquençage (70)
- Séquenceur (39)
- Uncategorized (25)
- Workflow (4)
Accès rapide aux articles
- Covid-19 : zoom sur les vaccins
- Comment l’ADN pourrait être le stockage de données du futur
- COVID-19 : la data visualisation au service de la science
- COVID-19 : des explications et un point d’étape au 20 février 2020
- Pour mettre du vin dans son eau
- Des petits trous, toujours des petits trous…
- Qui serait candidat ?
- Un robot pour analyser vos données…
- Monde de dingue(s)
- L’art et la manière de développer une qPCR
- Un MOOC Coursera sur le WGS bactérien
- Chercheurs & enseignants-chercheurs, l’art du multitâche.
- Un jeu de données métagénomiques
- Facteur d’impact
- Microbiote & smart city : juxtaposition de tendances
Accès mensuels
- février 2021 (1)
- décembre 2020 (1)
- février 2020 (2)
- septembre 2019 (1)
- avril 2018 (2)
- décembre 2017 (1)
- novembre 2017 (2)
- juillet 2017 (2)
- juin 2017 (5)
- mai 2017 (4)
- avril 2017 (3)
- mars 2017 (1)
- janvier 2017 (2)
- décembre 2016 (3)
- novembre 2016 (4)
- octobre 2016 (2)
- septembre 2016 (2)
- août 2016 (3)
- juillet 2016 (2)
- juin 2016 (4)
- mai 2016 (3)
- mars 2016 (1)
- novembre 2015 (2)
- avril 2015 (1)
- novembre 2014 (1)
- septembre 2014 (1)
- juillet 2014 (1)
- juin 2014 (1)
- mai 2014 (1)
- avril 2014 (1)
- mars 2014 (1)
- février 2014 (3)
- janvier 2014 (1)
- décembre 2013 (5)
- novembre 2013 (2)
- octobre 2013 (2)
- septembre 2013 (1)
- juillet 2013 (2)
- juin 2013 (2)
- mai 2013 (4)
- avril 2013 (2)
- mars 2013 (1)
- février 2013 (3)
- janvier 2013 (2)
- décembre 2012 (2)
- novembre 2012 (2)
- octobre 2012 (2)
- septembre 2012 (2)
- août 2012 (1)
- juillet 2012 (3)
- juin 2012 (5)
- mai 2012 (5)
- avril 2012 (6)
- mars 2012 (6)
- février 2012 (8)
- janvier 2012 (6)
- décembre 2011 (5)
- novembre 2011 (6)
- octobre 2011 (6)
- septembre 2011 (7)
- août 2011 (5)
- juillet 2011 (8)
Pages